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L'Affaire Thomas Crown, 1968

Publié le 21 Août 2013

L'Affaire Thomas Crown, 1968

Note: 7/10

L'Affaire Thomas Crown signe la deuxième collaboration entre McQueen et Norman Jewison, après l'étonnant "Kid de Cincinnati" sorti trois ans plus tôt. Si Alain Paucard, dans l'excellent "Guide des films" de Jean Tulard sorti en 1990 aux éditions Robert Lafont, parle des films de Jewison comme "le vin rosé ou la peinture naïve: jamais génial, toujours agréable [...]", il convient toutefois de nuancer ce constat, trop réducteur. Certes, Norman Jewison ne peut se targuer d'avoir révolutionné le genre cinématographique avec "L'Affaire Thomas Crown", le film et sa narration étant de facture classique. Cependant, le film peut compter sur un duo devenu mythique: Steve McQueen dans le rôle de Thomas Crown et la sublime Faye Dunaway, interprétant Vicki Anderson.

Le scénario du film tient en trois lignes: un milliardaire en mal de sensations décide de faire voler sa propre banque par 5 inconnus recrutés par ses soins, et ne se connaissant pas. Charge à Vicki Anderson, enquêtrice de l'assureur de la banque de Crown de déterminer qui est le voleur.

Le film est principalement axé sur le personnage interprété par McQueen, rapidement rejoint par celui de Dunaway, comme on pouvait s'en douter. Celui-ci la séduit dans une débauche de luxe, de bon goût, le tout desservi par une bande originale signée Michel Legrand (probablement sa meilleure). A ce titre, la partie d'échecs disputée entre les deux protagonistes, mêlant tension dramatique, suspens, érotisme et esthétique constitue une scène que je qualifierai de totalement représentative du film. Au crépuscule des sixties, le cinéma américain tourne la page du moralisme jusqu'ici de rigueur pour sonder de façon explicite la nature des relations humaines, ici l'amour (rappelons que Crown, dans le film, est divorcé et Anderson une femme libre, ambitieuse et célibataire). Ce vent de changement se ressent tout au long du film, de même que le désir inassouvi de liberté de Crown (symbolisé par son activité de vol à voile, entre autres).

Donc non, "L'Affaire Thomas Crown" n'est pas le "Ocean Eleven" des sixties. Et, bien que l'on serait tentés de lui donner raison, Alain Paucard se trompe en concluant sa (très) courte analyse de la façon suivante: "Faye Dunaway est superbe". Cet épilogue expéditif et un tantinet béat ne peut suffire à résumer un long-métrage qui sans s'inscrire au panthéon des meilleures productions cinématographiques du XXème siècle, demeure un film à voir, un film que l'on regarde avec la fascination d'une époque révolue faite de charme, d'élégance et d'intrigues.

L'Affaire Thomas Crown, 1968
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